Les ordures sont une forme de pollution. Suffit-il de les mettre à la décharge ? Quelles sont les autres solutions ? Comment chacun d'entre nous peut-il contribuer à réduire cette pollution ?

Les communes ont la responsabilité, depuis la fin du xix^e siècle, de l'enlèvement des ordures ménagères (déchets de la vie quotidienne, à distinguer des déchets des industries ou de l'agriculture). À cette époque, il s'agissait surtout d'un problème d'hygiène : les ordures, dangereuses pour la santé, étaient conduites dans des décharges à ciel ouvert loin des habitations. Aujourd'hui, cette solution est inadaptée.

Notre société de consommation produit des déchets de plus en plus nombreux : chaque Français rejette près d'une demi-tonne de déchets ménagers par an, deux fois plus qu'il y a quarante ans. Les décharges polluent l'environnement : les paysages sont dégradés, les eaux de pluies s'infiltrent dans les nappes phréatiques après avoir été au contact des ordures.

De plus, nous risquons d'épuiser certaines ressources naturelles alors qu'une partie de nos déchets est encore recyclable, c'est-à-dire réutilisable si elle subit un traitement en usine : le recyclage du papier contribue ainsi à limiter la destruction des forêts (le bois est la matière première du papier).

L'hygiène n'est plus la seule préoccupation : la protection de l'environnement est aussi prise en compte. En France, une loi votée en 1992 prévoit la disparition de toutes les décharges classiques avant 2002. À cette date, tous les déchets devront être non seulement enlevés, mais aussi traités.

L'enlèvement des ordures n'est donc plus qu'une première étape. Celles-ci doivent ensuite être conduites à des usines où chaque type de déchets doit subir le traitement qui lui convient.

Les déchets doivent être triés en plusieurs groupes. Les déchets recyclables doivent à leur tour être triés par matière (métaux, papier et cartons, verre, etc.). Les recherches financées par les agences de protection de l'environnement permettent de recycler de plus en plus de matériaux. Le plastique, par exemple, peut servir à fabriquer des fibres textiles. Les déchets organiques sont des engrais (on les transforme en boues d'épandage destinées à l'agriculture).

Le reste des déchets est incinéré (brûlé). C'est encore une forme de réutilisation des déchets, car l'énergie de l'incinération peut servir au chauffage urbain.

Les cendres produites par l'incinération et les déchets toxiques ou dangereux pour l'environnement (certains métaux contenus dans les piles électriques, par exemple) forment ce que l'on appelle les déchets ultimes, ceux qu'il est impossible de traiter et qu'il faut donc stocker (mettre en décharge). Les décharges exclusivement réservées à ces déchets devront être souterraines et le moins possible en contact avec l'environnement.

L'enlèvement et le traitement des ordures ménagères restent de la responsabilité des communes, mais la mise en place de la nouvelle filière est coûteuse.

Le plus souvent, les communes s'associent et gèrent ensemble :

— le service de collecte des ordures (fourniture de poubelles aux habitants, véhicules de ramassage, déchetteries, etc.) ;

— l'usine de traitement ;

— la décharge pour les déchets ultimes.

Elles reçoivent également une aide de l'État et des autres collectivités territoriales. Les entreprises qui fabriquent des emballages (une partie importante des ordures) peuvent contribuer au financement de la filière de traitement, ce qui leur permet alors d'afficher le signe « éco-emballage ».

La nouvelle filière de traitement ne peut fonctionner efficacement que si chacun d'entre nous se sent impliqué. En effet, le tri sélectif des déchets y est essentiel et il est très coûteux de séparer les déchets les uns des autres en usine. En revanche, chacun peut simplement, chez lui, faire le tri de ses déchets en les plaçant dans des poubelles différentes : une pour les déchets organiques, une pour le papier, une pour le verre, etc. Les communes qui mettent ces poubelles à la disposition des habitants comptent donc sur le sens civique de chacun.

La même démarche est demandée aux citoyens dans les communes qui créent des déchetteries. Ces services collectent les déchets encombrants, qu'on ne peut ramasser avec les poubelles, ou les déchets dangereux qu'il faut traiter à part. C'est à chacun de porter ses ordures à la déchetterie, ce qui est une façon de s'en montrer responsable.